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Mémoires > LAVOISIER, Rapport sur le rouissage, 1868 (1788).
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constances de force majeure, ou au moins qui ne sont pas de leur fait. Ils se 
plaignent surtout de la rigueur que les préposés des eaux et forêts mettent dans 
l'exécution de la sentence, et ils annoncent que plutôt que de s'exposer à des 
condamnations injustes, auxquelles ils ne peuvent échapper, même en employant 
tous les moyens que la prudence humaine peut suggérer, ils se trouveront forcés de 
renoncer à la culture du lin, ce qui entraînera la ruine d'un grand nombre de 
propriétaires et de cultivateurs de la paroisse.

Il est aisé de voir que l'objet sur lequel l'Académie est consultée peut donner lieu à 
une multitude de questions qu'il serait très-important de résoudre.

Premièrement, est-il indifférent, pour la qualité du chanvre, de le rouir dans une eau 
courante ou dans une eau stagnante ?

Secondement, des filets d'eau courante qui traversent des fosses où l'on fait rouir le 
chanvre peuvent-ils infecter l'eau de la rivière au point de faire périr le poisson et d'en 
rendre l'usage malfaisant pour ceux qui pourraient en boire ?

Troisièmement, jusqu'à quel point la culture et le rouissage du chanvre doivent-ils être 
préférés à la conservation des poissons ?

Quatrièmement, le rouissage dans des eaux stagnantes, la putréfaction, l'infection, le 
dégagement de gaz inflammable ou hydrogène, qui en résulte, ne peuvent-ils pas 
nuire à la salubrité des habitations voisines ou même occasionner des maladies à 
ceux qui travaillent au chanvre ?

Ces questions, et beaucoup d'autres qui sont implicitement renfermées dans l'objet 
sur lequel l'Académie est consultée, ne sont rien moins que faciles à résoudre et 
nous ne croyons pas que l'Académie ait encore assez de données pour pouvoir se 
prononcer, peut-être, sur aucune. Il ne nous parait pas cependant impossible d'en 
acquérir avec le temps : il a déjà été publié, depuis quelques années, de bons 
mémoires sur cet objet. On indique des méthodes de rouir le chanvre qui peut-être 
sont préférables à celles qui sont employées actuellement. La société royale de 
médecine en a fait le sujet d'un prix qui a donné lieu

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