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Mémoires > LAVOISIER, Sur la destruction du diamant par le feu, 1862 (1772).
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rien perdre, ni de son poids, ni de son poli. L’événement a justifié le motif qui nous 
avait mis la plume à la main, puisque la publication de nos expériences a donné lieu 
à un excellent ouvrage de MM. Rouelle et Darcet sur le même objet ; mais, en même 
temps, nous n’avions pas lieu de présumer qu’on nous ferait un crime, dans cet 
ouvrage, de l’empressement que nous avions témoigné, qu’on nous rendrait 
responsables des conséquences, peut-être un peu trop étendues, que les papiers 
publics avaient tirées de nos expériences ; enfin, qu’en confirmant de la manière la 
plus formelle les faits que nous avions avancés, on prendrait le ton de la critique, et 
qu’on aurait l’air de nous réfuter, en disant les mêmes choses que nous. Ces légères 
contradictions, au surplus, ne font qu’une bien médiocre impression sur ceux qui 
n’ont véritablement en vue que l’avancement de la science, et qui ne courent point 
après la célébrité, mais après la vérité ; la critique ne ralentit point leur zèle ; ils 
écartent les mots et ne voient que les faits ; ils ne répondent pas, mais ils continuent 
de marcher vers le but, et ils n’admirent pas moins leurs adversaires, lors même 
qu’ils ont sujet de se plaindre d’eux.

Comme le mémoire que nous lûmes à l’Académie, le 29 avril 1772, n’était qu’une 
simple annonce, et qu’il n’a paru que dans quelques ouvrages périodiques, je vais, 
avant de passer aux faits nouveaux dont je me propose de faire part à l’Académie, en 
rapporter ici la substance, et y joindre quelques détails historiques sur les 
expériences qui l’ont précédé ou qui l’ont suivi. On ne doit pas perdre de vue que le 
premier mémoire était le fruit d’un travail commun entre MM. Macquer, Cadet et moi ; 
une partie des expériences dont je vais rendre compte aujourd’hui ont encore été 
faites en société avec eux ; pour leur rendre ce que je leur dois, j’avertirai, dans la 
suite de ce mémoire, des expériences qui me sont propres, et je nommerai dans les 
autres ceux qui ont bien voulu y concourir.

De tout temps les hommes ont attaché l’idée de perfection à tout ce qui était rare et 
précieux, et ils se sont persuadé que ce qui était cher, hors de leur portée et difficile à 
obtenir, devait réunir les plus

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