en chimie, la décomposition de l’air et sa recomposition, et il en résulte évidemment :
1° que les cinq sixièmes de l’air que nous respirons sont, ainsi que je l’ai déjà
annoncé dans un précédent mémoire, dans l’état de mofette, c’est-à-dire incapables
d’entretenir la respiration des animaux, l’inflammation et la combustion des corps ; 2°
que le surplus, c’est-à-dire un cinquième seulement du volume de l’air de
l’atmosphère est respirable ; 3° que, dans la calcination du mercure, cette substance
métallique absorbe la partie salubre de l’air, pour ne laisser que la mofette ; 4° qu’en
rapprochant ces deux parties de l’air ainsi séparées, la partie respirable et la partie
méphitique, on refait de l’air semblable à celui de l’atmosphère.
Ces vérités préliminaires sur la calcination des métaux vont nous conduire à des
conséquences simples sur la respiration des animaux, et, comme l’air qui a servi
quelque temps à l’entretien de cette fonction vitale a beaucoup de rapport avec celui
dans lequel les métaux ont été calcinés, les connaissances relatives à l’un vont
naturellement s’appliquer à l’autre.
J’ai mis un moineau franc sous une cloche de verre remplie d’air commun et plongée
dans une jatte pleine de mercure ; la partie vide de la cloche était de 31 pouces
cubiques : l’animal n’a paru nullement affecté pendant les premiers instants, il était
seulement un peu assoupi ; au bout d’un quart d’heure, il a commencé à s’agiter, sa
respiration est devenue pénible et précipitée, et, à compter de cet instant, les
accidents ont été en augmentant ; enfin, au bout de 55 minutes, il est mort avec des
espèces de mouvements convulsifs. Malgré la chaleur de l’animal, qui,
nécessairement, avait dilaté, pendant les premiers instants, l’air contenu sous la
cloche, il y a eu une diminution sensible de volume : cette diminution était d’un
quarantième environ à la fin du premier quart d’heure ; mais, loin d’augmenter
ensuite, elle s’est trouvée un peu moindre au bout d’une demi-heure, et, lorsque,
après la mort de l’animal, l’air contenu sous la cloche a eu repris la température du
lieu où se faisait l’expérience, la diminution ne s’est plus trouvée que d’un
soixantième tout au plus.
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