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Mémoires > LAVOISIER, Expériences sur la respiration des animaux et sur les changements qui arrivent à l'air par leur poumon, 1862 (1777).
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en chimie, la décomposition de l’air et sa recomposition, et il en résulte évidemment : 
1° que les cinq sixièmes de l’air que nous respirons sont, ainsi que je l’ai déjà 
annoncé dans un précédent mémoire, dans l’état de mofette, c’est-à-dire incapables 
d’entretenir la respiration des animaux, l’inflammation et la combustion des corps ; 2° 
que le surplus, c’est-à-dire un cinquième seulement du volume de l’air de 
l’atmosphère est respirable ; 3° que, dans la calcination du mercure, cette substance 
métallique absorbe la partie salubre de l’air, pour ne laisser que la mofette ; 4° qu’en 
rapprochant ces deux parties de l’air ainsi séparées, la partie respirable et la partie 
méphitique, on refait de l’air semblable à celui de l’atmosphère.

Ces vérités préliminaires sur la calcination des métaux vont nous conduire à des 
conséquences simples sur la respiration des animaux, et, comme l’air qui a servi 
quelque temps à l’entretien de cette fonction vitale a beaucoup de rapport avec celui 
dans lequel les métaux ont été calcinés, les connaissances relatives à l’un vont 
naturellement s’appliquer à l’autre.

J’ai mis un moineau franc sous une cloche de verre remplie d’air commun et plongée 
dans une jatte pleine de mercure ; la partie vide de la cloche était de 31 pouces 
cubiques : l’animal n’a paru nullement affecté pendant les premiers instants, il était 
seulement un peu assoupi ; au bout d’un quart d’heure, il a commencé à s’agiter, sa 
respiration est devenue pénible et précipitée, et, à compter de cet instant, les 
accidents ont été en augmentant ; enfin, au bout de 55 minutes, il est mort avec des 
espèces de mouvements convulsifs. Malgré la chaleur de l’animal, qui, 
nécessairement, avait dilaté, pendant les premiers instants, l’air contenu sous la 
cloche, il y a eu une diminution sensible de volume : cette diminution était d’un 
quarantième environ à la fin du premier quart d’heure ; mais, loin d’augmenter 
ensuite, elle s’est trouvée un peu moindre au bout d’une demi-heure, et, lorsque, 
après la mort de l’animal, l’air contenu sous la cloche a eu repris la température du 
lieu où se faisait l’expérience, la diminution ne s’est plus trouvée que d’un 
soixantième tout au plus.

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