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Mémoires > LAVOISIER, Expériences sur la respiration des animaux et sur les changements qui arrivent à l'air par leur poumon, 1862 (1777).
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qu’ils contenaient était diminué de 8 à 9 pouces cubiques, c’est-à-dire, environ d’un 
sixième de son volume ; en même temps il s’était formé une portion assez 
considérable, et que j’ai évaluée environ à 45 grains, de mercure précipité per 
se, autrement dit, de chaux de mercure.

Cet air, ainsi diminué, ne précipitait nullement l’eau de chaux ; mais il éteignait les 
lumières, il faisait périr en peu de temps les animaux qu’on y plongeait, il ne donnait 
presque plus de vapeurs rouges avec l’air nitreux, il n’était plus sensiblement diminué 
par lui, en un mot, il était dans un état absolument méphitique.

On sait, par les expériences de M. Priestley et par les miennes, que le mercure 
précipité per se n’est autre chose qu’une combinaison de mercure, avec un douzième 
environ de son poids, d’un air beaucoup meilleur et beaucoup plus respirable, s’il est 
permis de se servir de cette expression, que l’air commun ; il paraissait donc prouvé 
que, dans l’expérience précédente, le mercure, en se calcinant, avait absorbé la partie 
la meilleure, la plus respirable de l’air, pour ne laisser que la partie méphitique ou 
non respirable ; l’expérience suivante m’a confirmé de plus en plus cette vérité.

J’ai soigneusement rassemblé les 45 grains de chaux de mercure qui s’étaient 
formés pendant la calcination précédente ; je les ai mis dans une très-petite cornue 
de verre, dont le col, doublement recourbé, s’engageait sous une cloche remplie 
d’eau, et j’ai procédé à la réduction sans addition. J’ai retrouvé, par cette opération, à 
peu près la même quantité d’air qui avait été absorbée par la calcination, c’est-à-dire 
8 à 9 pouces cubiques environ, et, en recombinant ces 8 à 9 pouces avec l’air qui avait 
été vicié par la calcination du mercure, j’ai rétabli ce dernier assez exactement dans 
l’état où il était avant la calcination, c’est-à-dire dans l’état d’air commun : cet air, ainsi 
rétabli, n’éteignait plus les lumières, il ne faisait plus périr les animaux qui le 
respiraient, enfin, il était presque autant diminué par l’air nitreux que l’air de 
l’atmosphère.

Voilà l’espèce de preuve la plus complète à laquelle on puisse arriver

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