qu’ils contenaient était diminué de 8 à 9 pouces cubiques, c’est-à-dire, environ d’un
sixième de son volume ; en même temps il s’était formé une portion assez
considérable, et que j’ai évaluée environ à 45 grains, de mercure précipité per
se, autrement dit, de chaux de mercure.
Cet air, ainsi diminué, ne précipitait nullement l’eau de chaux ; mais il éteignait les
lumières, il faisait périr en peu de temps les animaux qu’on y plongeait, il ne donnait
presque plus de vapeurs rouges avec l’air nitreux, il n’était plus sensiblement diminué
par lui, en un mot, il était dans un état absolument méphitique.
On sait, par les expériences de M. Priestley et par les miennes, que le mercure
précipité per se n’est autre chose qu’une combinaison de mercure, avec un douzième
environ de son poids, d’un air beaucoup meilleur et beaucoup plus respirable, s’il est
permis de se servir de cette expression, que l’air commun ; il paraissait donc prouvé
que, dans l’expérience précédente, le mercure, en se calcinant, avait absorbé la partie
la meilleure, la plus respirable de l’air, pour ne laisser que la partie méphitique ou
non respirable ; l’expérience suivante m’a confirmé de plus en plus cette vérité.
J’ai soigneusement rassemblé les 45 grains de chaux de mercure qui s’étaient
formés pendant la calcination précédente ; je les ai mis dans une très-petite cornue
de verre, dont le col, doublement recourbé, s’engageait sous une cloche remplie
d’eau, et j’ai procédé à la réduction sans addition. J’ai retrouvé, par cette opération, à
peu près la même quantité d’air qui avait été absorbée par la calcination, c’est-à-dire
8 à 9 pouces cubiques environ, et, en recombinant ces 8 à 9 pouces avec l’air qui avait
été vicié par la calcination du mercure, j’ai rétabli ce dernier assez exactement dans
l’état où il était avant la calcination, c’est-à-dire dans l’état d’air commun : cet air, ainsi
rétabli, n’éteignait plus les lumières, il ne faisait plus périr les animaux qui le
respiraient, enfin, il était presque autant diminué par l’air nitreux que l’air de
l’atmosphère.
Voilà l’espèce de preuve la plus complète à laquelle on puisse arriver
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