EXPÉRIENCES
SUR
LA RESPIRATION DES ANIMAUX
ET SUR LES CHANGEMENTS QUI ARRIVENT A L’AIR
EN PASSANT PAR LEUR POUMON (1).
De tous les phénomènes de l’économie animale, il n’en est pas de plus frappant ni
de plus digne de l’attention des physiciens et des physiologistes, que ceux qui
accompagnent la respiration. Si, d’un côté, nous connaissons peu l’objet de cette
fonction singulière, nous savons, d’un autre, qu’elle est si essentielle à la vie, qu’elle
ne peut être quelque temps suspendue, sans exposer l’animal au danger d’une mort
prochaine.
L’air, comme tout le monde sait, est l’agent, ou plus exactement, le sujet de la
respiration ; mais, en même temps, toutes sortes d’air, ou plus généralement toutes
sortes de fluides élastiques, ne sont pas propres à l’entretenir, et il est un grand
nombre d’airs que les animaux ne peuvent respirer sans périr aussi promptement au
moins que s’ils ne respiraient point du tout.
Les expériences de quelques physiciens, et surtout celles de MM. Hales et Cigna,
avaient commencé à répandre quelque lumière sur cet important objet ; depuis, M.
Priestley, dans un écrit qu’il a publié l’année dernière à Londres, a reculé beaucoup
plus loin les bornes de nos connaissances, et il a cherché à prouver, par des
expériences très-in-[très-ingénieuses]
(1) Mémoire lu à l’Académie des sciences le 3 mai 1777. (Mémoires de l’Académie
des sciences, année 1777, p. 185.)
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