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Mémoires > LAVOISIER, Analyse du mémoire sur l'augmentation du poids par la calcination, 1862 (1774).
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Boyle prouva, par de nouvelles expériences, la vérité de l’augmentation réelle du poids 
des métaux calcinés ; mais les physiciens parurent longtemps négliger un 
phénomène si extraordinaire, ou seulement s’en ressouvenir de loin à loin ; 
cependant quelques-uns, et entre autres le P. Béraud, correspondant de l’Académie, 
tentèrent de l’expliquer par l’addition de l’air ; mais cette idée, qui n’était encore qu’une 
vue ingénieuse, avait besoin d’être prouvée par des expériences directes, et c’est 
l’objet du mémoire de M. Lavoisier.

Des expériences rapportées dans ses Opuscules physiques et chimiques, et dont il 
résultait que les métaux, calcinés sous une cloche avec une lentille, avaient augmenté 
de poids, tandis que l’air contenu sous cette cloche avait diminué d’une quantité à peu 
près égale en poids, auraient pu paraître une preuve suffisante de cette théorie ; mais 
les physiciens sont devenus difficiles en preuves, à force d’avoir été obligés de 
reconnaître les erreurs où ils avaient été entraînés pour s’être rendus trop faciles. M. 
Lavoisier a donc voulu mettre cette vérité hors de doute ; il a calciné de l’étain dans 
des cornues fermées hermétiquement, après avoir pesé avec exactitude l’étain et la 
cornue ; il a vu qu’au bout d’un certain temps la calcination s’arrêtait, et qu’en 
continuant le feu il ne pouvait plus parvenir à calciner aucune partie d’étain ; alors il a 
cessé son opération, et, pesant ensuite la cornue avant de la rouvrir, il a trouvé que le 
poids total n’avait pas changé ; ouvrant enfin sa cornue, il a pesé l’étain, qu’il a trouvé 
augmenté de quelques grains, la cornue, pesée à part, avait le même poids qu’avant 
l’opération : l’augmentation réelle du poids de l’étain s’était donc faite absolument aux 
dépens de l’air renfermé dans la cornue, puisque le poids total, ainsi que le poids de 
la cornue, n’avait point changé. La calcination des métaux n’est donc pas seulement 
la séparation de leur phlogistique d’avec leur terre ; cette calcination est 
accompagnée d’une nouvelle combinaison de leur terre avec l’air ; l’air, regardé 
longtemps dans cette opération comme un agent nécessaire, mais purement 
mécanique, y devient nécessaire comme agent chimique ; il est l’intermède qui, en se 
combinant avec la terre métallique, en dégage le phlogistique : telle

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