Accueil
Recherche simple dans les textes
Ouvrages > LAVOISIER, Traité élémentaire de chimie, 1864 (1789).
|<       <      Page 28      >      >|
Aller à la page
compressible, tandis que le calorique est doué d'une grande élasticité, ce qui signifie, 
en d'autres termes, que les molécules du calorique ont une grande tendance à 
s'écarter les unes des autres, quand une force quelconque les a obligées de se 
rapprocher, et l'on conçoit que cette circonstance doit apporter, des changements très-
notables dans les résultats.

Les choses amenées à ce point de clarté et de simplicité, il me sera aisé de faire 
entendre quelles sont les idées qu'on doit attacher à ces expressions, calorique 
libre et calorique combiné, quantité spécifique de calorique contenue dans les 
différents corps, capacité pour contenir le calorique, chaleur latente, chaleur 
sensible, toutes expressions qui ne sont point synonymes, mais qui, d'après ce 
que je viens d'exposer, ont un sens strict et déterminé. C'est ce sens que je vais 
chercher encore à fixer par quelques définitions.

Le calorique libre est celui qui n'est engagé dans aucune combinaison. 
Comme nous vivons au milieu d'un système de corps avec lesquels le calorique a de 
l'adhérence, il en résulte que nous n'obtenons jamais ce principe dans l'état de liberté 
absolue.

Le calorique combiné est celui qui est enchaîné dans les corps par la force 
d'affinité ou d'attraction, et qui constitue une partie de leur substance, même de leur 
solidité.

On entend par cette expression, calorique spécifique des corps, la quantité de 
calorique respectivement nécessaire pour élever d'un même nombre de degrés la 
température de plusieurs corps égaux en poids. Cette quantité de calorique dépend 
de la distance des molécules des corps, de leur adhérence plus ou moins grande ; et 
c'est cette distance, ou plutôt l'espace qui en résulte, qu'on a nommé, comme je l'ai 
déjà observé, capacité pour contenir le calorique.

La chaleur, considérée comme sensation, ou, en d'autres termes, la chaleur 
sensible, n'est que l'effet produit sur nos organes par le passage du calorique qui 
se dégage des corps environnants. En général, nous n'éprouvons de sensation que 
par un mouvement quelconque, et l'on pourrait poser comme un axiome, point de 
mouvement, point de sensa- [sensation]

|<       <      Page 28      >      >|
Aller à la page
Créer son extrait avec MonPDF Marquer cette page avec votre compte ICEberg+

© CRHST/CNRS - version 3 / développé sous ICEberg 4.0.1 / hébergement Centre de Calcul IN2P3-CNRS