MÉMOIRE
SUR LA FORMATION DE L’ACIDE
NOMMÉ
AIR FIXE OU ACIDE CRAYEUX,
ET QUE JE DÉSIGNERAI DÉSORMAIS SOUS LE NOM
D’ACIDE DU CHARBON (1).
Lorsque l’on calcine une substance métallique dans de l’air vital très-pur, lorsqu’on y
brûle du soufre ou du phosphore, l’air dans lequel on opère disparaît en entier, plus
ou moins rapidement, et l’on retrouve, soit dans la chaux métallique, soit dans l’acide
qui s’est formé, une augmentation de poids assez exactement égale à celui de l’air
absorbé.
Je nommerai principe oxygine la substance qui s’unit ainsi avec les métaux
pour les constituer dans l’état de chaux, et avec les substances combustibles pour les
constituer la plupart dans l’état d’acides.
J’ai exposé, dans un mémoire imprimé dans le recueil de l’Académie, pour l’année
1778, sur la formation des acides, les motifs qui me portaient à adopter cette
dénomination : peu importe au surplus l’expression dont on se sert, pourvu qu’elle
soit bien définie ; comme je présente d’ailleurs à l’Académie une suite de mémoires
dont l’objet est de développer les propriétés de ce principe, ils deviendront, en les
rapprochant, la définition la plus complète que je puisse en donner.
Pour éviter toute équivoque, je distinguerai, dans ce mémoire, le charbon d’avec la
substance charbonneuse ; j’appellerai charbon ce que
(1) Mémoires de l’Académie des sciences, année 1781, p. 448.
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