l’on a coutume de désigner sous cette dénomination dans les usages de la société,
c’est-à-dire un composé de substance charbonneuse, d’air inflammable aqueux,
d’une petite portion de terre et d’un peu d’alcali fixe ; j’appellerai, au contraire,
substance charbonneuse le charbon dépouillé d’air inflammable aqueux, de
terre et d’alcali fixe.
Avant de donner en détail le résultat de mes expériences, je dirai ici, en général, que,
si l’on brûle du charbon très-pur sous une cloche remplie d’air vital renfermé par du
mercure, une portion de l’air vital se trouve convertie en air fixe ou acide charbonneux ;
que si l’on absorbe, par le moyen d’alcali caustique en liqueur, la portion d’acide
charbonneux qui s’est formée, le résidu est encore de l’air vital pur, dans lequel on
peut brûler une nouvelle quantité de charbon ; et, en répétant un certain nombre de
fois cette expérience, on peut convertir la totalité de l’air vital en acide charbonneux,
sans qu’il reste aucun résidu.
Dans cette opération, le principe oxygine, qui est une des parties constituantes de l’air
vital, se combine avec la substance charbonneuse pour constituer l’air fixe ou acide
charbonneux ; et la matière du feu et de la chaleur, qui forme l’autre partie constituante
de l’air vital, se dégage avec les caractères qui lui sont propres, avec chaleur et
lumière.
La combustion du charbon est donc un jeu des différents degrés d’affinité du principe
oxygine ; elle prouve que le principe oxygine a plus d’affinité avec la matière
charbonneuse qu’avec la matière du feu et de la chaleur ; elle prouve, de plus, que
l’acide charbonneux est un résultat de la combinaison du soufre et du phosphore avec
ce même principe.
Tel est, en général, ce qui s’observe dans la combustion du charbon ; mais, pour
rendre compte de tous les détails de cette singulière opération, pour en démêler
toutes les circonstances, et pour les bien saisir à travers l’embarras et l’incertitude
qu’apportent les substances étrangères mêlées avec le charbon, il a fallu multiplier
beaucoup les expériences : la plupart de celles que je vais rapporter ont été faites
tantôt avec M. de Laplace, tantôt avec M. Meusnier, et quelquefois avec l’un et l’autre
réunis.
Pour éviter les répétitions, je préviens une fois pour toutes que, dans
|