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Mémoires > LAVOISIER, Mémoire sur la formation de l'acide nommé air fixe ou acide crayeux, 1862 (1781).
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l’on a coutume de désigner sous cette dénomination dans les usages de la société, 
c’est-à-dire un composé de substance charbonneuse, d’air inflammable aqueux, 
d’une petite portion de terre et d’un peu d’alcali fixe ; j’appellerai, au contraire, 
substance charbonneuse le charbon dépouillé d’air inflammable aqueux, de 
terre et d’alcali fixe.

Avant de donner en détail le résultat de mes expériences, je dirai ici, en général, que, 
si l’on brûle du charbon très-pur sous une cloche remplie d’air vital renfermé par du 
mercure, une portion de l’air vital se trouve convertie en air fixe ou acide charbonneux ; 
que si l’on absorbe, par le moyen d’alcali caustique en liqueur, la portion d’acide 
charbonneux qui s’est formée, le résidu est encore de l’air vital pur, dans lequel on 
peut brûler une nouvelle quantité de charbon ; et, en répétant un certain nombre de 
fois cette expérience, on peut convertir la totalité de l’air vital en acide charbonneux, 
sans qu’il reste aucun résidu.

Dans cette opération, le principe oxygine, qui est une des parties constituantes de l’air 
vital, se combine avec la substance charbonneuse pour constituer l’air fixe ou acide 
charbonneux ; et la matière du feu et de la chaleur, qui forme l’autre partie constituante 
de l’air vital, se dégage avec les caractères qui lui sont propres, avec chaleur et 
lumière.

La combustion du charbon est donc un jeu des différents degrés d’affinité du principe 
oxygine ; elle prouve que le principe oxygine a plus d’affinité avec la matière 
charbonneuse qu’avec la matière du feu et de la chaleur ; elle prouve, de plus, que 
l’acide charbonneux est un résultat de la combinaison du soufre et du phosphore avec 
ce même principe.

Tel est, en général, ce qui s’observe dans la combustion du charbon ; mais, pour 
rendre compte de tous les détails de cette singulière opération, pour en démêler 
toutes les circonstances, et pour les bien saisir à travers l’embarras et l’incertitude 
qu’apportent les substances étrangères mêlées avec le charbon, il a fallu multiplier 
beaucoup les expériences : la plupart de celles que je vais rapporter ont été faites 
tantôt avec M. de Laplace, tantôt avec M. Meusnier, et quelquefois avec l’un et l’autre 
réunis.

Pour éviter les répétitions, je préviens une fois pour toutes que, dans

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