PREMIÈRE PARTIE.
DE LA FORMATION DES FLUIDES AÉRIFORMES
ET DE LEUR DÉCOMPOSITION ;
DE LA COMBUSTION DES CORPS SIMPLES ET DE LA FORMATION DES ACIDES.
CHAPITRE PREMIER.
DES COMBINAISONS DU CALORIQUE ET DE LA FORMATION DES FLUIDES
ÉLASTIQUES
AÉRIFORMES.
C'est un phénomène constant dans la nature, et dont la généralité a été bien établie
par Boerhave, que, lorsqu'on échauffe un corps quelconque, solide ou fluide, il
augmente de dimension dans tous les sens. Les faits sur lesquels on s'est fondé
pour restreindre la généralité de ce principe ne présentent que des résultats
illusoires, ou du moins dans lesquels se compliquent des circonstances étrangères
qui en imposent ; mais, lorsqu'on est parvenu à séparer les effets et à les rapporter
chacun à la cause à laquelle ils appartiennent, on s'aperçoit que l'écartement des
molécules par la chaleur est une loi générale et constante de la nature.
Si, après avoir échauffé jusqu'à un certain point un corps solide, et en avoir ainsi
écarté de plus en plus toutes les molécules, on le laisse refroidir, ces mêmes
molécules se rapprochent les unes des autres dans la même proportion, suivant
laquelle elles avaient été écartées ; le corps repasse par les mêmes degrés
d'extension qu'il avait parcourus ; et, si on le ramène à la même température qu'il avait
en commençant l'expérience, il reprend sensiblement le volume qu'il avait d'abord.
Mais, comme nous sommes bien éloignés de pouvoir obtenir un degré de froid
absolu, comme nous ne connaissons aucun degré de refroi- [refroidissement]
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