PRIX À DÉCERNER
POUR L'ALCALISATION DU SEL MARIN.
PRIX EXTRAORDINAIRE : PROPOSÉ PAR ORDRE DU ROI
POUR L’ANNÉE 1783 (1).
Les cendres, les salins, la potasse, la soude et en général tous les alcalis ont
éprouvé depuis quelques années en France une augmentation considérable de prix.
On ne peut douter qu'on ne doive principalement l'attribuer aux circonstances de la
guerre qui ont rendu plus difficiles et plus chers le transport par mer des potasses du
Nord, et qui ont intercepté presque toute communication entre l'Europe et l'Amérique
septentrionale.
L’influence de cette cause a encore été augmentée par la disette des soudes
d'Espagne, et surtout par l'emploi considérable que la Régie des poudres a fait
d'alcali végétal dans la fabrication du salpêtre, et aux achats quelle a été obligée de
faire, tant dans les provinces du royaume qu'à l'étranger. En sorte qu'à la diminution
de la quantité de cette marchandise s'est jointe la plus grande multiplicité des
demandes, et il n’en fallait pas davantage pour en nécessiter le renchérissement.
(1) Manuscrit autographe. - A la suite de ce rapport, un programme fut rédigé par
Lavoisier et distribué au public. L'Académie, en 1783, jugeant qu'aucun concurrent
n’avait satisfait aux conditions du pro-programme, remit la question au concours
d'alors 1786, puis pour 1788. A cette époque, le prix ne fut pas encore décerné, et
quand Nicolas Leblanc donna la solution du problème, l'académie avait cessé
d'exister. (Note de l'Éditeur.)
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