LETTRE
ÉCRITE À L'AUTEUR DU JOURNAL PAR M. L...,
DE L'ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES,
SUR LE JEUNE HOMME DU VIVARAIS
DONT IL A ÉTÉ QUESTION
DANS LA GAZETTE DE FRANCE DES 5, 12 ET 15 JUIN 1772 (1).
La philosophie, Monsieur, ne peut s'empêcher de gémir de voir que, dans un siècle
éclairé, des personnes que leur état, leurs connaissances et leur réputation élèvent
au-dessus du vulgaire, renouvellent dans le public de vieilles erreurs dont l'absurdité
est reconnue depuis longtemps et contre laquelle les vrais savants n'ont jamais
cessé de réclamer.
Je n'ai point vu le jeune homme prétendu hydroscope dont les papiers publics
annoncent tant de merveilles ; je n'ai même rien de nouveau à apprendre au public à
cet égard, mais une sorte d'indignation me met la plume à la main, et je crois devoir
venger autant qu'il est en moi l'honneur de la nation qu'on attaque, en lui faisant
adopter, en quelque façon, une erreur de l'espèce la plus ridicule.
Si les faits rapportés dans les papiers publics ne tombaient pas
(1) Cette lettre, publiée dans le Journal de physique de l'abbé Rozier
(Introduction, t. II, p. 231), fut écrite à propos des articles consacrés à un jeune homme
de Montélimar, Jacques Parangue, qui avait, disait-on, la faculté de voir l'eau à
travers les terres et les roches.
La minute autographe existe dans les papiers de la Lavoisier.
(Note de l'Éditeur.)
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