nation du mercure finie, ou au moins portée aussi loin qu'elle peut l'être dans une
quantité d'air déterminée, il reste encore un peu d'air respirable combiné avec la
mofette, et le mercure ne peut en séparer cette dernière portion. Je ferai voir, dans la
suite, que la proportion d'air respirable et d'air non respirable qui entre dans la
composition de l'air atmosphérique est dans le rapport de 97 à 73, au moins dans les
climats que nous habitons ; je discuterai en même temps les causes d'incertitude qui
existent encore sur l'exactitude de cette proportion.
Puisqu'il y a décomposition de l'air dans la calcination du mercure, puisqu'il y a fixation
et combinaison de la base de la partie respirable avec le mercure, il résulte des
principes que j'ai précédemment exposés, qu'il doit y avoir dégagement de calorique
et de lumière, et l'on ne saurait douter que ce dégagement n'ait lieu en effet ; mais
deux causes empêchent qu'il ne soit rendu sensible dans l'expérience dont je viens
de rendre compte. La première, parce que, la calcination durant pendant plusieurs
jours, le dégagement de chaleur et de lumière, réparti sur un aussi long intervalle de
temps, est infiniment faible pour chaque instant en particulier ; la seconde, parce que,
l'opération se faisant dans un fourneau et à l'aide du feu, la chaleur occasionnée par
la calcination, se confond avec celle du fourneau. Je pourrais ajouter que la partie
respirable de l'air, ou plutôt sa base, en se combinant avec le mercure, n'abandonne
pas la totalité du calorique qui lui était uni, qu'une partie demeure engagée dans la
nouvelle combinaison ; mais cette discussion et les preuves que je serais obligé de
rapporter ne seraient pas à leur place ici.
Il est, au surplus, aisé de rendre sensible le dégagement de la chaleur et de la
lumière en opérant d'une manière plus prompte la décomposition de l'air. Le fer, qui a
beaucoup plus d'affinité que le mercure avec la base de la partie respirable de l'air, en
fournit un moyen. Tout le monde connaît aujourd'hui la belle expérience de M.
Ingenhousz sur la combustion du fer. On prend un bout de fil de fer très-fin BC
(pl. IV, fig.17), tourné en spirale ; on fixe l'une de ses extrémités B dans un
bouchon de liége A, destiné à boucher la bouteille DEFG.
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