petite couche de terre ou de gazon, aura été frappée par la foudre et qu'elle aura été
ainsi mise en évidence ; la chaleur aura été assez grande pour fondre la superficie de
la partie frappée, mais elle n'aura pas été assez longtemps continuée pour pouvoir
pénétrer dans l'intérieur : c'est ce qui fait que la pierre n'a point été décomposée. La
quantité considérable de matières métalliques qu'elle contenait, en opposant moins
de résistance qu'un autre corps au courant de matière électrique, aura peut-être pu
contribuer même à déterminer la direction de la foudre : on observe, en effet, qu'elle
se porte plus volontiers vers les corps qui sont les plus électrisables par
communication. Nous ne devons pas laisser ignorer ici une circonstance assez
singulière : M. Morand fils nous ayant remis un fragment de pierre des environs de
Coutances, qu'on prétendait également être tombée du ciel, elle s'est trouvée à très-
peu de chose près de la même nature que celle de M. l'abbé Bachelay ; c'est de
même un grès parsemé de points de pyrite martiale, et elle ne diffère de l'autre qu'en
ce qu'elle ne donne point d'odeur de foie de soufre avec l'esprit de sel. Nous ne
croyons pas qu'on puisse conclure autre chose de cette ressemblance, sinon que le
tonnerre tombe de préférence sur les substances métalliques, et peut-être encore
plus sur les matières pyriteuses.
Au reste, quelque fabuleux que puissent paraître ces sortes de faits, comme en les
rapprochant des expériences et des réflexions que nous venons de rapporter ils
peuvent contribuer à éclaircir l'histoire des pierres de tonnerre, nous pensons qu'il
sera à propos d'en faire mention dans l’Histoire de l'Académie.
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