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Mémoires > LAVOISIER, Rapport sur une pierre qu'on prétend être tombée du ciel pendant un orage, 1868.
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M. Bachelay ; nous examinerons ensuite quelles sont les conséquences qu'on peut 
en tirer.

Le 13 septembre 1768, sur les quatre heures et demie du soir, il parut du coté du 
château de la Chevallerie, prés de Lucé, petite ville du Maine, un nuage orageux, dans 
lequel se fit entendre un coup de tonnerre fort sec et à peu près semblable à un coup 
de canon. On entendit à la suite, dans un espace d'environ deux lieues et demie, sans 
apercevoir aucun feu, un sifflement considérable dans l'air, et qui imitait si bien le 
mugissement d'un bœuf que plusieurs personnes y furent trompées. Enfin plusieurs 
particuliers qui travaillaient à là récolte dans la paroisse du Périgué, à trois lieues 
environ de Lucé, ayant entendu le même bruit, regardèrent en haut et virent un corps 
opaque qui décrivait une courbe et qui alla tomber sur une pelouse dans le grand 
chemin du Mans, auprès duquel ils travaillaient. Tous y coururent promptement et 
trouvèrent une espèce de pierre dont environ la moitié était enfoncée dans la terre, 
mais elle était si chaude et si brûlante qu'il n'était pas possible d'y toucher. Alors ils 
furent tous saisis de frayeur et prirent la fuite ; mais, étant revenus quelque temps 
après, ils virent qu'elle n'avait pas changé de place, et ils la trouvèrent assez refroidie 
pour pouvoir la manier et l'examiner de plus près. Cette pierre pesait sept livres et 
demie, elle était de forme triangulaire, c'est-à-dire qu'elle présentait trois espèces de 
cornes arrondies, dont une, dans le moment de la chute, était entrée dans le gazon ; 
toute la partie qui était entrée dans la terre était de couleur grise ou cendrée, tandis 
que le reste, qui était exposé à l'air, était extrêmement noir. M. l'abbé Bachelay, s'étant 
procuré un morceau de cette pierre, l'a présenté à l'Académie et a paru désirer en 
même temps qu'on en déterminât la nature. Nous allons rendre compte des 
expériences que nous avons faites dans cette vue ; elles nous aideront à déterminer 
ce qu'on doit penser d'un fait aussi singulier.

La substance de cette pierre est d'un gris de cendre pâle ; lorsqu'on en regarde le 
grain à la loupe, on aperçoit qu'elle est parsemée d'une infinité de petits points 
brillants métalliques, d'un jaune pâle ; sa sur- [surface]
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