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Mémoires > LAVOISIER, Résultats de quelques expériences d'agriculture, et réflexions sur leurs relations avec l'économie politique, 1862 (1788).
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1633 toises et demie. Ainsi l’arpent, mesure de Blois, et la septerée vendômoise sont 
deux mesures à peu près égales.

La quantité de blé que produisent l’une ou l’autre de ces mesures est, année 
commune, d’environ 1,000 livres pesant, c’est-à-dire d’un peu plus de 4 setiers, 
mesure de Paris ; c’est environ cinq fois la semence.

La médiocrité de cette production tient sans doute à la qualité des terres ; mais elle 
tient plus encore à la mauvaise culture, et surtout au défaut d’avances et de moyens 
de ceux qui la cultivent. Le plus grand nombre des fermiers de cet endroit n’ont que 
quatre ou cinq vaches et quatre-vingts moutons, pour une exploitation de trois 
charrues ; ils ne forment point de prairies artificielles ; ils n’ont aucune ressource pour 
nourrir les bestiaux pendant l’hiver ; ils ne connaissent pas l’usage de faire parquer 
les moutons ; enfin ils ne répandent sur les terres que deux ou trois voitures de fumier 
par arpent.

Je crus entrevoir qu’on pourrait rendre un service important aux cultivateurs de ce 
canton en y donnant l’exemple d’une agriculture dirigée sur de meilleurs principes, et 
je pensai que la révolution qu’on pourrait opérer serait utile même au propriétaire qui 
l’aurait entreprise.

Je me déterminai donc à faire valoir pour mon compte celle des terres qui se trouva le 
plus à ma convenance, et c’était précisément une de celles dont les terres étaient les 
moins bonnes. De plus, pour avoir des termes de comparaison sûrs, je fis, pour trois 
autres fermes, des baux à moitié blé. Enfin, pour multiplier les comparaisons, et 
connaître le produit des terres sur une grande étendue de terrain, je me rendis fermier 
d’une dîme appartenant à M. de Sainte-Geneviève, de Blois.

Je me trouvai ainsi chargé directement et pour mon compte d’une exploitation de 240 
arpents, mesure de roi ; associé pour moitié dans la culture de plus de 600 ; enfin, 
intéressé dans toutes les cultures voisines, au moyen d’une dîme d’une assez 
grande étendue.

J’ai déjà fait observer que le peu de fertilité des terres de ce canton

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