même et n’exigerait pas une longue description ; mais quelque intéressantes qu’aient
été pour nous les premières épreuves que nous en avons faites, et dont M. Berthollet
a bien voulu être témoin et coopérateur, les bornes de ce mémoire ne nous
permettent pas d’entrer, à ce sujet, dans le détail qu’elles exigeraient, et nous
passerons rapidement aux expériences plus concluantes que nous nous sommes
empressés de tenter dès que notre appareil eut acquis successivement le degré de
perfection nécessaire. Nous dirons seulement qu’en faisant passer dans un tube de
fer incandescent, soit de l’eau en vapeurs fournie par une cornue à laquelle il était
ajusté, soit de l’eau versée goutte à goutte au moyen d’un robinet ouvert
imperceptiblement, et qui, se vaporisant de même dès qu’elle commençait à atteindre
la partie rouge du fer, était également forcée, en la parcourant en entier, d’acquérir au
passage le même degré de chaleur, nous avons constamment obtenu de grandes
quantités d’air inflammable ; que cet air présentait, dans son inflammation et dans sa
détonation avec l’air déphlogistiqué, tous les phénomènes qui caractérisent celui
qu’on obtient par la dissolution de quelques métaux dans l’acide vitriolique ; qu’il avait
de même une odeur très-marquée ; mais que, n’offrant rien de semblable à celle de
l’acide sulfureux qu’on démêle dans l’air inflammable ordinaire, celui-ci se
rapprochait infiniment plus de ce que les chimistes ont nommé empyreume ; que sa
pesanteur spécifique, déterminée avec des instruments très-délicats, s’est toujours
trouvée d’autant moindre que l’air atmosphérique qui remplissait originairement
l’appareil s’y est mêlé en moindre proportion par rapport au volume total de l’air
inflammable qu’on a fabriqué à chaque expérience, et que, pour peu qu’on en
produise un volume décuple de la capacité des vaisseaux qu’on emploie, on l’obtient
au moins neuf fois plus léger que celui de l’atmosphère ; qu’enfin le tube de fer
soumis à cette opération éprouve successivement une altération considérable qui le
rend de moins en moins propre à dégager l’air inflammable ; que l’opération éprouve,
par cette raison, un ralentissement gradué jusqu’à ce qu’elle cesse enfin totalement,
et qu’alors le fer calciné intérieurement se trouve converti, sur une grande
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