PREMIERE ÉPOQUE, COMPOSÉE DE CINQ BAUX,
PENDANT TRENTE ANNÉES.
Le premier de ces cinq baux, sous le nom de Carlier, fut fait à la suite de la régie de
six ans sous le nom de Cordier.
Cette régie avait été précédée de deux baux qui n'avaient duré qu'une année : l'un,
sous le nom de Lambert, pendant l'année 1718, avec des actionnaires ; l'autre, sous
le nom de Pillavoine, pendant l'almée 1719, pour la Compagnie des Indes, et du bail
de Bourgeois, qui, comme on l'a déjà vu, n'était qu'une régie.
Ces deux baux avaient été précédés, depuis le commencement du siècle, de
plusieurs régies successives parce que la guerre terminée par le traité d'Utrecht
n'avait pas permis de l'aire des baux sur le prix desquels on pût compter.
Le prix du bail fut porté, non compris le tabac, à 80 millions. Ce prix était d'autant plus
intéressant que, depuis 1703, les mêmes objets mis en régie n'avaient jamais rendu
au delà de 52 millions, et qu'ils étaient réduits à 47 à la mort de Louis XIV. Pendant
cette première époque, les fermiers généraux étaient au nombre de quarante ; ils
sous-affermaient les aides et les domaines et se faisaient un fonds suffisant pour
satisfaire au payement des rentes au service du Trésor royal et aux premiers frais
d'exploitation, en attendant la rentrée des premiers fonds.
Le fonds d'avance du bail de Boquillon était de 26 millions, le quartier d'avance fourni
par les sous-fermiers des aides et domaines montait à 7,883,000, en sorte que le
fonds total mis en caisse était de 33,883,000, sur laquelle somme il devait être porté
au Trésor royal, à titre de cautionnement du prix du bail, celle de 8 millions : il restait
en caisse, pour les services et les besoins, 25,883,000 livres.
Pour mettre plus d'aisance dans leur caisse, les fermiers généraux ajoutèrent,
quelquefois à leurs fonds quelques emprunts sur les billets du receveur général des
fermes et ils ont plusieurs fois employé cette ressource pour subvenir de la manière
la moins onéreuse aux besoins de l'Etat.
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