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Mémoires > LAVOISIER, Prix à decerner pour l'alcalisation du sel marin, 1893.
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indifféremment dans leurs travaux l'alcali minéral ou l'alcali végétal. L’un et l'autre 
combinés avec le sable lui servent de fondant et forment du verre ; l'un et l'autre 
combinés avec les huiles forment du savon et servent à dégraisser le linge et les 
étoffes. C'est la facilité plus ou moins grande que l'on trouve à se procurer l'un et 
l'autre de ces deux alcalis qui en détermine le choix : à Marseille, les fabricants de 
savon n'emploient que la soude qu'ils font venir d'Espagne ou d'Égypte ; à Lille, ils 
préfèrent la potasse qu'ils tirent de Suède ; à Paris, on emploie principalement la 
soude pour les lessives ; dans les blanchisseries de la Flandre, on ne se sert que de 
potasse de Suède.

On n'a pas le même choix dans la fabrication du salpêtre ; l'alcali minéral formant avec 
l'acide du nitre un sel qui s'humecte à l'air et qui ne peut être employé à la fabrication 
de la poudre, on est obligé d'user, dans tous les travaux du salpêtre, d'alcali végétal 
exclusivement à tout autre ; mais le Gouvernement, même sous ce point de vue, n'en 
a pas moins d'intérêt de favoriser la fabrication de l'alcali minéral parce que le grand 
nombre de concurrents que trouve la Régie des poudres dans les achats de salins et 
de potasse, et qui font renchérir considérablement les prix, seraient naturellement 
écartés si l'alcali minéral était plus abondant, de meilleure qualité et à plus bas prix.

L'alcalisation du sel marin offre à cet égard des ressources de la plus grande 
importance ; un quintal de sel, qui ne vaut dans la province d'Aunis et de Saintonge 
que... contient environ 40 livres d'alcali minéral ; le quintal de soude au contraire, qui 
vaut 10, 15 et 25 livres, contient à peine 15 livres d'alcali. Il ne s'agirait donc pour 
procurer au commerce et principalement aux verreries, aux savonneries et aux 
blanchisseries toute la quantité d'alcali dont elles peuvent avoir besoin, que de trouver 
le moyen de décomposer le sel marin et d'obtenir séparément et à nu l'alcali qui entre 
dans sa composition. La chimie connaît déjà plusieurs procédés pour opérer cette 
décomposition, mais ils ne sont ni assez simples ni assez économiques pour être 
employés dans des travaux en grand ; ils prouvent seulement la possibilité du succès, 
et peuvent mettre sur la voie de la solution du problème.

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