4° Il y a une correspondance telle entre la force, la direction des vents et les variations
du baromètre faites dans un grand nombre de lieux éloignés les uns des autres,
qu'étant donnés deux de ces trois éléments on pourrait souvent conclure l'autre.
5° Les colonnes d'air qui composent l'atmosphère sont dans un état d'oscillation
continuelle ; tantôt elles sont plus élevées dans un point, tantôt moins élevées, et
elles n'arrivent à un état de repos qu'après des espèces d'oscillations.
Ces observations de comparaison ne durèrent que pendant quinze jours. D'autres
occupations ne permirent pas à M. de Borda de les suivre plus longtemps ; mais,
frappé de l'importance des résultats qu'on pourrait obtenir en suivant le même plan, il
témoigna à quelques membres de l'Académie le désir qu'il avait d'entreprendre en
société un travail suivi sur cet objet, et je m'offris de le seconder dans cette entreprise
intéressante, ou plutôt de suivre sous lui le plan qu'il avait formé.
Le premier objet à remplir était d'établir, dans un grand nombre de points éloignés de
la France et même de l'Europe et de l'univers, des baromètres très-exacts, très-
comparables entre eux et avec lesquels on pût observer avec une très-grande
précision. Nous eûmes, à cet effet, différentes conférences académiques auxquelles
M. d'Arci (1), M. de Montigny, M. de Vandermonde, M. de Laplace et quelques autres de
nos confrères voulurent bien assister, et voici ce dont nous convînmes après un mûr
examen.
DE LA CONSTRUCTION DES BAROMÈTRES.
Le premier point à déterminer était de savoir si l'on construirait à Paris le nombre de
baromètres portatifs nécessaire pour les comparer entre eux et les distribuer ensuite
aux différents observateurs ; ou bien si l'on enverrait les boîtes, les tubes et le
mercure, et si l’on s'en rap- [rapporterait]
(1) M. le chevalier d'Arci étant mort en 1779, la date de ces conférences remonte à une
date très-antérieure à celle qui est indiquée dans la note minute relative au même
objet, qu'on trouve plus loin (page 786) ; celle-ci, postérieure à 1790, est l'un des
derniers écrits de Lavoisier. (Note de l'éditeur.)
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