ANALYSE DU GYPSE (1),
PRÉSENTÉE À L'ACADÉMIE DES SCIENCES LE 27 FÉVRIER 1765 (2).
LE RAPPORT EN A ÉTÉ FAIT LE l6 AVRIL 1766 (3).
PREMIER MÉMOIRE (4).
Malgré les découvertes dont la chimie a enrichi l'histoire naturelle, il est une infinité de
corps dans le règne minéral dont la nature nous est entièrement inconnue. La plupart
des terres, des pierres, des cris- [cristallisations]
(1) Ce travail était déjà fort avancé lorsque j'ai appris que M. Baumé avait fait mettre
dans une feuille de la Gazette d'Épidaure quelques remarques sur les pierres
à plâtre. Quelques perquisitions que j'aie faites, je n'ai pu me les procurer que lorsque
ce mémoire était entièrement achevé. J'avouerai que l’ouvrage qu'il annonce et la
conformité du résultat de ses expériences avec les miennes m'avaient d'abord
déconcerté ; j'avais résolu de sacrifier ce mémoire et de le condamner à l'oubli.
Cependant des personnes qui veulent bien s'intéresser à moi m'ayant représenté que
des expériences exactes faites sur un même sujet par deux personnes différentes ne
pouvaient que se servir de confirmation réciproque ; que, d'ailleurs, l’annonce de M.
Baumé ne contenait rien que de général, et que l’ouvrage dont il parlait n'avait point
encore paru ; je me suis rendu à leurs observations et je me suis déterminé à
présenter ce mémoire tel qu' il était alors et sans y rien changer. J'ai cru qu'il suffisait
d'ajouter cette remarque.
(2) Il résulte de l’examen des notes originales de Lavoisier que ce travail a été
commencé en 1764 et poursuivi jusqu'en 1766. On lit dans son journal d'expériences,
à la date du 24 novembre 1764 : “ Il est certain que le plâtre, vu au microscope,
change de figure étant calciné… Il me vient une idée, c'est que le plâtre calciné
reprend son eau de cristallisation lorsqu'on le gâche et se rencontre sous une forme
cristalline. Je le présume, 1° parce que j'ai entrevu quelque chose de tel au
microscope ; 2° parce que les plâtras contiennent des cristaux réguliers de plâtre,
principalement ceux qui ont été exposés à l’air. ” ( Note de l'éditeur. )
(3) Mémoires des Savants étrangers, t. V, p. 341, 1768.
(4) Ce mémoire est le premier que Lavoisier ait lu à l'Académie des sciences. (
Note de l'éditeur. )
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