exemples, m'autorisent à faire un principe général de ce que j'ai déjà annoncé plus
haut, que presque tous les corps de la nature sont susceptibles d'exister dans trois
états différents : dans l'état de solidité, dans l'état de liquidité et dans l'état aériforme,
et que ces trois états d'un même corps dépendent de la quantité de calorique qui lui
est combinée. Je désignerai dorénavant ces fluides aériformes sous le nom
générique de gaz, et je dirai en conséquence que, dans toute espèce de gaz,
on doit distinguer le calorique qui fait, en quelque façon, l'office de dissolvant., et la
substance qui est combinée avec lui et qui forme sa base.
C'est à ces bases des différents gaz qui sont encore peu connues, que nous avons
été obligés de donner des noms. Je les indiquerai dans le chapitre IV de cet ouvrage,
après que j'aurai rendu compte de quelques phénomènes qui accompagnent
l'échauffement et le refroidissement des corps, et que j'aurai donné des idées plus
précises sur la constitution de notre atmosphère.
Nous avons vu que les molécules de tous les corps de la nature étaient dans un état
d'équilibre entre l'attraction, qui tend à les rapprocher et à les réunir, et les efforts du
calorique, qui tend à les écarter. Ainsi, non-seulement le calorique environne de
toutes parts les corps, mais encore il remplit les intervalles que leurs molécules
laissent entre elles. On se formera une idée de ces dispositions, si l'on se figure un
vase rempli de petites balles de plomb et dans lequel on verse une substance en
poudre très-fine, telle que du sablon ; on conçoit que cette substance se répandra
uniformément dans les intervalles que les balles laissent entre elles et les remplira.
Les balles, dans cet exemple, sont au sablon ce que les molécules des corps sont au
calorique ; avec cette différence que, dans l'exemple cité, les balles se touchent, au
lieu que les molécules des corps ne se touchent pas, et qu'elles sont toujours
maintenues à une petite distance les unes des autres par l'effort du calorique.
Si, à des balles, dont la figure est ronde, on substituait des hexaèdres, des octaèdres,
ou des corps d'une figure régulière quelconque et d'une
|