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Ouvrages > LAVOISIER, Traité élémentaire de chimie, 1864 (1789).
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fluide devait également se transformer en gaz en l'exposant à un degré de chaleur 
supérieur à celui qui le fait bouillir ; mais, quoique convaincus de cette vérité, nous 
avons cru cependant, M.de Laplace et moi, devoir la confirmer par une expérience 
directe, et en voici le résultat. Nous avons rempli de mercure une jarre de verre A 
(pl. VII, fig.5), dont l'ouverture était retournée en en-bas, et nous avons passé 
dessous une soucoupe B, également remplie de mercure. Nous avons 
introduit dans cette jarre environ 2 gros d'eau, qui ont gagné le haut cd de la jarre, et 
qui se sont rangés au-dessus de la surface du mercure ; puis nous avons plongé le 
tout dans une grande chaudière de fer EFGH, placée sur un fourneau GHIK 
; cette chaudière était remplie d'eau salée en ébullition, dont la température 
excédait 85 degrés du thermomètre ; on sait, en effet, que l'eau chargée de sel est 
susceptible de prendre un degré de chaleur supérieur de plusieurs degrés à celui de 
l'eau bouillante. Dès que les 2 gros d'eau placés dans la partie supérieure cd de la 
jarre ou du tube ont eu atteint la température de 80 degrés ou environ, ils sont entrés 
en ébullition, et, au lieu d'occuper, comme ils le faisaient, le petit espace ACD, 
ils se sont convertis en un fluide aériforme qui fa remplie tout entière ; le mercure est 
même descendu un peu au-dessous de son niveau, et la jarre aurait été renversée, si 
elle n'avait été très-épaisse, par conséquent fort pesante, et si elle n'avait d'ailleurs été 
assujettie à la soucoupe par du fil de fer. Sitôt qu'on retirait la jarre du bain d'eau 
salée, l'eau se condensait et le mercure remontait ; mais elle reprenait l'état aériforme 
quelques instants après que l'appareil avait été replongé.

Voilà donc un certain nombre de substances qui se transforment eu un fluide 
aériforme à des degrés de chaleur très-voisins de ceux dans lesquels nous vivons. 
Nous verrons bientôt qu'il en est d'autres, tels que l'acide marin ou muriatique, l'alcali 
volatil ou ammoniaque, l'acide carbonique ou air fixe, l'acide sulfureux, etc. qui 
demeurent constamment dans l'état aériforme, au degré habituel de chaleur et, de 
pression de l'atmosphère.

Tous ces faits particuliers, dont il me serait facile de multiplier les


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