OBSERVATIONS
SUR LES COMBINAISONS DE LA LUMIERE ET DU CALORIQUE AVEC LES
DIFFÉRENTES SUBSTANCES.
Je n'ai point formé de tableau pour les combinaisons de la lumière et du calorique
avec les substances simples ou composées, parce que nous n'avons point encore
des idées suffisamment arrêtées sur ces sortes de combinaisons. Nous savons, en
général, que tous les corps de la nature sont plongés dans le calorique, qu'ils en sont
environnés, pénétrés de toutes parts, et qu'il remplit tous les intervalles que laissent
entre elles leurs molécules : que, dans certains cas, le calorique se fixe dans les
corps, de manière même à constituer leurs parties solides; mais que le plus souvent
il en écarte les molécules, il exerce sur elles une force répulsive, et que c'est de son
action ou de son accumulation plus ou moins grande que dépend le passage des
corps de l'état solide à l'état liquide, de l'état liquide à l'état aériforme. Enfin, nous
avons appelé d'un nom générique de gaz toutes les substances portées à l'état
aériforme par une addition suffisante de calorique; en sorte que, si nous voulons
désigner l'acide muriatique, l'acide carbonique, l'hydrogène, l'eau, l'alcool dans l'état
aériforme, nous leur donnons le nom de gaz acide muriatique, gaz acide
carbonique, gaz hydrogène, gaz aqueux, gaz alcool.
A l’égard de la lumière, ses combinaisons et sa manière d'agir sur les corps sont
encore moins connues. Il paraît seulement, d'après les expériences de M. Berthollet,
qu'elle a une grande affinité avec l'oxygène, qu'elle est susceptible de se combiner
avec lui, et qu'elle contribue avec le calorique à le constituer dans l'état de gaz. Les
expériences qui ont été faites sur la végétation donnent aussi lieu de croire due la
lumière se combine avec quelques parties des plantes, et que c'est Ã
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