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Mémoires > LAVOISIER, Mémoire dans lequel on a pour but de prouver que l'eau n'est point une substance simple, 1862 (1781).
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encore il tient de la substance charbonneuse en dissolution, et sa pesanteur 
spécifique en est considérablement augmentée.

Si on brûle ensemble sous une cloche de verre, au moyen des caisses 
pneumatiques que j’ai décrites dans un mémoire particulier, un peu moins de deux 
parties d’air inflammable aqueux, contre une d’air vital, en supposant que l’un et 
l’autre soient parfaitement purs, la totalité des deux airs est absorbée, et l’on trouve, à 
la surface du mercure sur lequel se fait cette expérience, une quantité d’eau égale en 
poids à celui des deux airs qu’on a employés : je suppose, comme je l’ai dit, que les 
deux airs soient parfaitement purs (et c’est une condition, il est vrai difficile à obtenir) ; 
mais, dans le cas de mélange, il y a un résidu plus ou moins considérable, et il y a, 
dans le poids de l’eau qui s’est formée, un déficit égal à celui de ce résidu.

L’eau qu’on obtient par ce procédé est parfaitement pure et dans l’état d’eau distillée ; 
quelquefois elle est imprégnée d’une légère portion d’air fixe, et c’est une preuve 
alors, ou que l’air inflammable aqueux tenait de la substance charbonneuse en 
dissolution, ou que l’un des deux airs était mélangé d’air fixe.

Tel est, en général, le résultat de la combustion de l’air vital et de l’air inflammable ; 
mais, comme on a voulu élever quelque doute sur l’antériorité de cette découverte, je 
me crois obligé d’entrer dans quelques détails sur la suite des expériences qui m’y 
ont conduit. Les premières tentatives qui aient été faites pour déterminer la nature du 
résultat de la combustion de l’air inflammable remontent à 1776 ou 1777. A cette 
époque, M. Macquer ayant présenté une soucoupe de porcelaine blanche à la flamme 
de l’air inflammable qui brûlait tranquillement à l’orifice d’une bouteille, il observa que 
cette flamme n’était accompagnée d’aucune fumée fuligineuse ; il trouva seulement la 
soucoupe mouillée de gouttelettes assez sensibles d’une liqueur blanche comme de 
l’eau, et qu’il a reconnue, ainsi que M. Sigaud de la Fond, qui assistait à cette 
expérience, pour de l’eau pure. (Voyez Dictionnaire de Chimie, seconde édition, 
article Gaz inflammable. Je n’eus pas connaissance alors de l’expérience de 
M. Macquer, et j’étais dans l’opinion

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