développent à la fois la force et l'adresse. M. le comte d'Arcy qui avait été prévenu de
l'arrivée du prince avait fait publier la lutte, et avait fait annoncer des prix qui
consistaient en moutons, en veaux, en jeunes bœufs et en différents autres objets
relatifs au goût et aux besoins des habitants de la campagne. Les jeux furent célébrés
en présence du prince, et les prix décernés à son jugement. Plus de trois mille
personnes s'étaient rassemblées pour ce spectacle, et comme l'enceinte de l'arène
était trop resserrée pour les contenir, une partie s'était répandue dans la prairie
voisine où s'exécutaient, au son des musettes, des hautbois et du tambourin, des
danses à la manière du pays. Il serait difficile de donner une idée des acclamations et
des témoignages de joie d'un peuple qui était dans le ravissement et dans
l'attendrissement de voir, peut-être pour la première fois, assis parmi eux un prince du
sang de ses rois.
Monseigneur le duc de Chartres a voulu également être instruit de tout ce qui
concerne la police et l'administration des mines, des lois particulières rendues pour
cette partie, des dispositions faites pour contenir douze ou quinze cents hommes
qu'elles occupent, enfin des précautions qu'une humanité éclairée a engagé les
propriétaires à prendre pour assurer aux ouvriers et à leurs veuves une subsistance
honnête dans les cas de vieillesse, d'infirmité ou d'accident. Monseigneur le duc de
Chartres a fait en partant présent de deux tabatières d'or, l'une au sieur Grevin
inspecteur général des mines, l'autre au sieur Gerard, inspecteur des fontes, et il a
donné à tous les ouvriers des preuves de sa libéralité.
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