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Mémoires > LAVOISIER, Mines de Poullawen et d'Huelgoat, 1892 (1778).
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bouchure d'un fort soufflet à trombe. L'air rafraîchit la surface à l'endroit où il la touche ; 
la litharge se fige et est chassée par la force du vent, jusqu'à l'extrémité opposée du 
fourneau, où elle enfile une rigole pratiquée à cet effet dans la cendre ; tout le plomb 
passe ainsi successivement en litharge, après quoi il ne reste plus que de l'argent 
pur dont on accélère le refroidissement en jetant de l'eau dans le fourneau. Ce même 
argent est affiné de nouveau par le moyen d'une seconde coupelle beaucoup plus 
petite, mais en tout semblable à la première dont l'objet est de le dépouiller des 
dernières portions de plomb qui pourraient y rester unies. Enfin, il est refondu une 
dernière fois dans un creuset, coulé en lingots, et marqué de la marque de la fabrique.

D'un autre côté la litharge qui a été séparée d'avec l'argent par l'affinage est mêlée 
avec du charbon de bois et placée dans un fourneau à réverbère. On allume un feu de 
bois aux deux extrémités du fourneau ; la flamme est réverbérée sur la litharge, elle 
l'échauffe et la fond, et comme cette dernière rencontre du charbon qui lui rend le 
phlogistique, elle reprend la forme métallique et se rétablit en plomb qui coule et se 
rassemble dans la partie basse du fourneau. Il est ensuite coulé en saumons de la 
même manière que ci-dessus.

Monseigneur le duc de Chartres a été occupé deux jours entiers du détail de ces 
travaux. Il n'est pas un atelier qu'il n'ait visité, pas une opération qui n'ait été faite sous 
ses yeux : partout il a voulu connaître l'objet et les moyens d'exécution. Enfin, on a été 
étonné de le voir sortir des mines plus instruit que la plupart de ceux qui en font leur 
occupation capitale.

Monseigneur le duc de Chartres fut distrait un instant le 10 au soir de ce travail par un 
spectacle singulier et d'autant plus piquant qu'il retrace le tableau des mœurs 
antiques. Les paysans de basse Bretagne sont dans l'usage, dans les occasions 
importantes et lorsqu'ils veulent donner des marques particulières de respect et de 
déférence, de se rassembler pour célébrer des jeux, tels que ceux que nous décrit 
Homère. Ces jeux consistent principalement dans des luttes, où se

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