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Mémoires > LAVOISIER, Mines de Poullawen et d'Huelgoat, 1892 (1778).
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qu'à Huelgoat à la tête des canaux, de vastes étangs où l'excédant de l'eau qui coule 
pendant l'hiver est mis comme en réserve pour suppléer à ce qui manquerait pendant 
les temps de sécheresse. Monseigneur le duc de Chartres voulut remonter jusqu'à la 
tête du canal principal d'Huelgoat, et il en suivit à pied le cours depuis son origine 
jusqu'à la mine.

Les machines hydrauliques qui servent à élever les eaux du fond des travaux jusqu'à 
la surface de la terre, c'est-à-dire jusqu'à une hauteur d'environ 500 pieds, sont au 
nombre de deux à Huelgoat, et de trois à Poullawen : les roues sont à augets, elles 
ont 30 à 35 pieds de diamètre, et M. Darcy, sous les ordres duquel elles ont été 
construites, a profité, pour obtenir le plus grand effet possible, de toutes les 
connaissances dont la mécanique et l'hydraulique se sont enrichies jusqu'à ce jour.

Le minéral de Poullawen et d'Huelgoat est une mine de plomb, connue sous le nom 
de galène, contenant un peu d'argent. Cette mine, ainsi que presque toutes 
celles de cette nature, se trouve par filons ou espèces de tranches contenues entre 
deux rochers, et qui pénètrent dans la terre à une très grande profondeur. On attaque 
ces filons par des galeries horizontales et par des puits perpendiculaires. C'est le 
long de ces puits que sont placées les échelles, qui pour la plupart sont également 
perpendiculaires, et c'est par cette route dangereuse que Monseigneur le duc de 
Chartres, accompagné de M. le comte de Genlis, capitaine de ses gardes, et de M. le 
chevalier de Boufflers, colonel de son régiment, est descendu jusqu'aux travaux les 
plus profonds, malgré les prières instantes que faisaient pour l'en détourner tous ceux 
qui l'environnaient.

La dureté du rocher qui accompagne la mine est telle, que les forces humaines ne 
pourraient parvenir à l'entamer, si elles n'étaient aidées du secours de la poudre. Le 
prince voulut partager tous les dangers auxquels les ouvriers sont exposés ; il exigea 
qu'on fit jouer la mine en sa présence, et que l'exploitation de la mine se fit exactement 
comme à l'ordinaire : ce voyage souterrain dura environ trois heures.

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