l’acte de la respiration, on pourra toujours, en ne s’attachant qu’aux faits, regarder
comme prouvé :
1° Que la respiration n’a d’action que sur la portion d’air pur, d’air éminemment
respirable, contenue dans l’air de l’atmosphère ; que le surplus, c’est-à-dire la partie
méphitique, est un milieu purement passif, qui entre dans le poumon et en ressort à
peu près comme il y était entré, c’est-à-dire sans changement et sans altération ;
2° Que la calcination des métaux dans une portion donnée d’air de l’atmosphère n’a
lieu, comme je l’ai déjà annoncé plusieurs fois, que jusqu’à ce que la portion de
véritable air, d’air éminemment respirable, qu’il contient, ait été épuisée et combinée
avec le métal ;
3° Que, de même, si l’on enferme des animaux dans une quantité donnée d’air, ils y
périssent lorsqu’ils ont absorbé ou converti en acide crayeux aériforme la majeure
partie de la portion respirable de l’air, et lorsque ce dernier est réduit à l’état de
mofette ;
4° Que l’espèce de mofette qui reste après la calcination des métaux ne diffère en
rien, d’après toutes les expériences que j’ai faites, de celle qui reste après la
respiration des animaux, pourvu toutefois que cette dernière ait été dépouillée, par la
chaux ou par les alcalis caustiques, de sa partie fixable, c’est-à-dire de l’acide crayeux
aériforme qu’elle contenait ; que ces deux mofettes peuvent être substituées l’une à
l’autre dans toutes les expériences, et qu’elles peuvent être ramenées toutes deux à
l’état de l’air de l’atmosphère par une quantité d’air éminemment respirable égale à
celle qu’ils ont perdue. Une nouvelle preuve de cette dernière vérité, c’est que, si l’on
augmente ou que l’on diminue, dans une quantité donnée d’air de l’atmosphère, la
quantité de véritable air, d’air éminemment respirable qu’elle contient, on augmente
ou on diminue dans la même proportion la quantité de métal qu’on peut y calciner, et,
jusqu’à un certain point, le temps que les animaux peuvent y vivre.
Les bornes que je me suis prescrites dans ce mémoire ne m’ont pas permis d’y faire
entrer beaucoup d’autres expériences qui viennent à l’appui de la théorie que j’y
expose ; de ce nombre sont une partie de
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