génieuses, très-délicates et d’un genre très-neuf, que la respiration des animaux avait
la propriété de phlogistiquer l’air, comme la calcination des métaux et plusieurs
autres procédés chimiques, et qu’il ne cessait d’être respirable qu’au moment où il
était surchargé, et en quelque façon saturé de phlogistique.
Quelque vraisemblable qu’ait pu paraître, au premier coup d’œil, la théorie de ce
célèbre physicien, quelque nombreuses et quelque bien faites que soient les
expériences sur lesquelles il a cherché à l’appuyer, j’avoue que je l’ai trouvée en
contradiction avec un si grand nombre de phénomènes, que je me suis cru en droit de
la révoquer en doute ; j’ai travaillé, en conséquence, sur un autre plan, et je me suis
trouvé invinciblement conduit, par la suite de mes expériences, à des conséquences
toutes opposées aux siennes. Je ne m’arrêterai pas, dans ce moment, à discuter en
particulier chacune des expériences de M. Priestley, ni à faire voir comment elles
prouvent toutes en faveur de l’opinion que je vais développer dans ce mémoire ; je me
contenterai de rapporter celles qui me sont propres, et de rendre compte de leur
résultat.
J’ai renfermé dans un appareil convenable, et dont il serait difficile de donner une idée
sans les secours de figures, 50 pouces cubiques d’air commun ; j’ai introduit dans
cet appareil 4 onces de mercure très-pur, et j’ai procédé à la calcination de ce dernier,
en l’entretenant, pendant douze jours, à un degré de chaleur presque égal à celui qui
est nécessaire pour le faire bouillir.
Il ne s’est rien passé de remarquable pendant tout le premier jour ; le mercure,
quoique non bouillant, était dans un état d’évaporation continuelle ; il tapissait
l’intérieur des vaisseaux de gouttelettes, d’abord très-fines, qui allaient ensuite peu à
peu en augmentant, et qui, lorsqu’elles avaient acquis un certain volume, retombaient
d’elles-mêmes au fond du vase. Le second jour, j’ai commencé à voir nager, sur la
surface du mercure, de petites parcelles rouges, qui, en peu de jours, ont augmenté
en nombre et en volume ; enfin, au bout de douze jours, ayant cessé le feu et laissé
refroidir les vaisseaux, j’ai observé que l’air
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