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Mémoires > LAVOISIER, Expériences sur la respiration des animaux et sur les changements qui arrivent à l'air par leur poumon, 1862 (1777).
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génieuses, très-délicates et d’un genre très-neuf, que la respiration des animaux avait 
la propriété de phlogistiquer l’air, comme la calcination des métaux et plusieurs 
autres procédés chimiques, et qu’il ne cessait d’être respirable qu’au moment où il 
était surchargé, et en quelque façon saturé de phlogistique.

Quelque vraisemblable qu’ait pu paraître, au premier coup d’œil, la théorie de ce 
célèbre physicien, quelque nombreuses et quelque bien faites que soient les 
expériences sur lesquelles il a cherché à l’appuyer, j’avoue que je l’ai trouvée en 
contradiction avec un si grand nombre de phénomènes, que je me suis cru en droit de 
la révoquer en doute ; j’ai travaillé, en conséquence, sur un autre plan, et je me suis 
trouvé invinciblement conduit, par la suite de mes expériences, à des conséquences 
toutes opposées aux siennes. Je ne m’arrêterai pas, dans ce moment, à discuter en 
particulier chacune des expériences de M. Priestley, ni à faire voir comment elles 
prouvent toutes en faveur de l’opinion que je vais développer dans ce mémoire ; je me 
contenterai de rapporter celles qui me sont propres, et de rendre compte de leur 
résultat.

J’ai renfermé dans un appareil convenable, et dont il serait difficile de donner une idée 
sans les secours de figures, 50 pouces cubiques d’air commun ; j’ai introduit dans 
cet appareil 4 onces de mercure très-pur, et j’ai procédé à la calcination de ce dernier, 
en l’entretenant, pendant douze jours, à un degré de chaleur presque égal à celui qui 
est nécessaire pour le faire bouillir.

Il ne s’est rien passé de remarquable pendant tout le premier jour ; le mercure, 
quoique non bouillant, était dans un état d’évaporation continuelle ; il tapissait 
l’intérieur des vaisseaux de gouttelettes, d’abord très-fines, qui allaient ensuite peu à 
peu en augmentant, et qui, lorsqu’elles avaient acquis un certain volume, retombaient 
d’elles-mêmes au fond du vase. Le second jour, j’ai commencé à voir nager, sur la 
surface du mercure, de petites parcelles rouges, qui, en peu de jours, ont augmenté 
en nombre et en volume ; enfin, au bout de douze jours, ayant cessé le feu et laissé 
refroidir les vaisseaux, j’ai observé que l’air

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